Les généraux responsables du coup d’État contre le gouvernement républicain en 1936 avaient pour objectif d’étouffer les réformes sociales, culturelles et politiques. Finalement, le putsch va dégénérer en guerre fratricide qui durera 3 longues années. Bien que la guerre d’Espagne soit d’abord une guerre civile, les forces internationales vont jouer un rôle décisif sur l’issue du conflit. D’un côté, le pacte de non-intervention signé par les plus grandes puissances mondiales prévoit un embargo total sur les armes. Cependant, l’accord est constamment bafoué, d’abord par l’Allemagne nazie, puis par l’Italie et l’URSS. Alors que les républicains manquent cruellement d’armes, en dépit de l’intervention soviétique, les nationalistes reçoivent quant à eux un flux constant d’armes de la part des dictatures fascistes. Ce soutien militaire contribuera à la victoire de Franco et à la défaite de la République. Aux côtés des républicains, des volontaires venus d’ailleurs se sont engagés -autour de 35.000 combattants- dans des Brigades internationales; les femmes miliciennes font aussi partie de ce groupe.
L’instabilité politique et sociale en camp républicain entraine la démission de Casares Quiroga au moment du coup d’État, remplacé tout de suite par Giral, puis Largo Caballero et plus tard Negrín. Les organisations syndicales réclament les armes pour organiser leurs milices afin de défendre la République et essayent d’utiliser la guerre pour mettre en place la révolution sociale (collectivisation de l’agriculture, autogestion ouvrière, égalité de sexes,…). Alors, le gouvernement républicain doit adopter une politique réaliste -avec le soutien du PSOE et du PCE- afin d’organiser la résistance et de réorganiser l’armée, et un contrôle de l’opposition interne. En même temps, une vague de violence révolutionnaire déferle contre les partisans du coup d’État : grands propriétaires terriens, industriels et hommes politiques locaux, officiers de l’armée, prêtres et autres membres du parti de droite.
Mais la République passe par des moments de crise interne qui débouchent sur la reddition finale:
1. Les Journées de mai 1937 à Barcelone ont opposé les anarchistes (CNT, FAI,…) et des groupes marxistes (POUM), partisans de la révolution sociale aux autorités légales de la Seconde République, la Generalitat de la Cataoogne et le PCE et le PSOE. Elles aboutissent de fait à la destruction du POUM dans un premier temps et de la CNT à terme.
2. L’affrontement interne, en mars 1938, du gouvernement Negrín, à cause de l’opposition d’Indalecio Prieto, qui estimait que -après la défaite de la bataille de Teruel et l’éffondrement du front d’Aragon- l’armée républicaine ne pourrait jamais gagner la guerre et que par conséquent il convenait de négocier une reddition sous l’égide de la France et de la Grande-Bretagne.
3. L’avancée des troupes franquistes provoque le départ des volontaires étrangers engagés aux côtés des républicains, qui quittent l’Espagne massivement à la fin de l’année 1938 et au début de l’année 1939.. Negrín annonce le 21 septembre 1938 à la tribune de la Société des nations (SDN) le départ immédiat de tous les combattants non espagnols, dans l’espoir que le général Franco en fasse de même avec les troupes allemandes et italiennes Le discours de Dolores Ibarruri, la Pasionaria, dirigeante du Parti communiste espagnol, est devenu mythique ; s’adressant aux volontaires en partance, elle déclare : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende. Vous êtes l’exemple héroïque de la solidarité et de l’universalité démocratiques. Nous ne vous oublierons pas… ». Toute une population acclame ceux qui sont venus aider à défendre la République.
4. Le coup d’État du colonel Casado à Madrid, qui estime que la poursuite des combats -en février 1939, une fois que Barcelone est prise par les fascistes et l’exil (“Retirada”) des républicains en Catalogne expulse autour de 500.000 républicains par la frontière française- ne se ferait qu’au bénéfice de l’Union Soviétique et, avec d’autres dirigeants du Front populaire, il fomente une rébellion contre le gouvernement de Negrín. Le 4 mars, convaincu que Negrín organise la prise du pouvoir par le PCE, Casado conduit un coup d’État contre le gouvernement légal de la seconde République, avec l’appui de la faction modérée du Parti socialiste ouvrier espagnol et l’adhésion des leaders anarchistes et d’une majorité des commandants de l’Armée Populaire Républicaine. Même si Casado déclare sa capitulation le 29 mars 1939, la fin de la guerre est bien proche.

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